Performance de Tsama Do Paço
moulin des arts de St Rémy ( 12200 )
Oh mage ah laine.
Montagne neigeuse en extension
l’artiste en noir élève sa douceur
en un mur de neige chaude.
Les mains s’enfoncent dans l’ouate
pour construire la sculpture
dans le silence de l’action.
Les mains imitent le geste ancien
que l’observation a enregistré sur la rétine du temps
le noir se cache dans la blancheur.
Discrètement la base trompe et chasse le haut
Alors l’artiste la borde à poignées précises
et remonte le tas pour cacher sa fragilité.
Lui se tord de rire dans sa cotonneuse existence
pour faire une robe de rêve fugace à sa princesse.
Maintenant le gros sac est vide de ses vingt kilos.
La performance reste à l’étage du moulin
et poétise le coin entre sommeil et rêve.
L’artiste salue et retrouve le sourire.
Réjane Meilley, 21/3/14, St Rémy
L’exposition évoque le rêve, le cauchemar, l’enfance, le sommeil…
Les nuages envahissent mon champ de vision, accumulant leur blancheur dans l’espace. Ils filent comme la laine fragile sur l’incertitude du lieu. La pluie perle ses grains colorés d’enfance et s’écrase sur la pierre qui sèche ses larmes. Je suis certaine d’entendre le tonnerre qui doit cacher sa colère dans un coin secret. Le vent joue l’immobile et pourtant il souffle et partage en couches un nuage qui se laisse traîner. Aïe, il s’est accroché aux barbelés qui enferment, aux limites inventées dans les volutes agressives d’un lieu interdit.
D’autres y ont laissé des plumes et j’ai peur d’apporter de l’eau au moulin des contraintes. Le plomb se fait discret dans le sommeil du temps. Je prends garde à le garder en tête..
On entre sans problème dans le moulin de pierre et je me bats seule contre le vent d’antan qui fait résonner les prières.
La suspension statique sommeille dans l’attente de mon réveil et le filet sauveur sauve sa trace dans l’oubli certain.
Réjane Meilley, mars 14
Avec ses mots que l’exposition évoquent enrichis de ceux des autres visiteurs écrivants
Moulin, mouline,
La main brode son histoire.
Le rêve s’attrape dans le fil
d’où le cauchemar s’échappe.
Mouline tes mots
suspendus aux rideaux.
L’araignée se tisse
un chemin bleu de poussière.
Moulin des arts
tu sculptes le temps qui se suspend
au fil des perles, tu enfiles la liberté
dans la fragilité cotonneuse de la laine cardée.
Dans la douceur ancestrale
du poil de mouton,
je rêve de voler sur l’arête du temps
que j’écoute respirer
entre les couches légères du silence.
Réjane Meilley, 23/3/1014